Le smartphone, un outil rassurant pour les parents

Pour Lannig, un événement a déclenché l’achat du smartphone pour sa fille : « L’entrée en sixième parce qu’elle prend le bus et qu’elle peut ainsi me prévenir s’il y a un problème de transport ». Une fonction simple qui semble être partagée par tous les parents de la communauté Firefox OS afin de garder le lien avec ses proches. D’ailleurs, de nombreux débats ont lieu sur la toile autour du « tracking » des enfants grâce aux fonctions de géolocalisation.

Pour Samira, le smartphone est aussi perçu comme un moyen de maintenir un lien exclusif avec son fils : « les horaires de cours peuvent changer et il pourra me prévenir ».

L’appartenance au groupe passe par la socialisation via smartphone

Les parents interrogés constatent que la demande émerge d’abord « pour faire comme les copains ». Une demande qui semble avoir lieu de plus en plus tôt dans les cours de récréation, sans forcément toujours comprendre pour les plus petits l’utilité du précieux objet.

Nathalie nous livre une anecdote non dénuée d’humour :

Demande déjà faite par Antoine en début de CM1 à 8-9 ans, et conversation qui a tourné court :
« quand est-ce que j’aurais un téléphone ? Parce que M_ lui il a eu un naïphone 6, il peut savoir le temps qu’il fait et envoyer des mails
— mais à qui tu enverrais des mails ?
— ben je sais pas
— et pour dire quoi ?
— ben je sais pas
— quand tu sauras, on en reparlera ».
Le sujet n’est pas revenu sur le tapis pour l’instant.

Il est intéressant de voir que dès le plus jeune âge, certaines marques ont déjà leurs aficionados, déconnectés de tout argument rationnel.

Les parents : un véritable rôle de pédagogues sur les enjeux de littératie

Les parents semblent en effet devoir amener l’enfant à se responsabiliser, mais aussi à comprendre l’environnement dans lequel un smartphone évolue. Charles-Antoine livre « sa » méthodologie qu’il a mise en place avec son ainée :

J’ai commencé par confier un smartphone à l’age de 6 et 9 ans à mes deux filles pendant les vacances uniquement (parents divorcés). L’ainée est devenue à 11 ans la seule détentrice du téléphone (entrée en 6e). J’hésite à équiper la seconde à son entrée en 6e l’année prochaine alors qu’un tiers de ses camarades sont équipés en classe de CM2.

Les sujets qui inquiètent sont assez pratiques : le risque de voir exploser les factures (certains parents interdisent la data (données via 3G ou 4G) et n’autorisent le surf qu’avec des codes Wi-Fi) ; la peur des mauvaises rencontres et que les enfants « se fassent avoir » (ex. : les affaires de sexting et d’envoi de photos dénudées font désormais partie du kit des erreurs de la préadolescence) ; et aussi la peur que les parents soient d’une certaine façon « abandonnés » par leurs enfants en ouvrant un nouvel espace de socialisation en parallèle du foyer familial.

Le smartphone : outil d’aliénation ou d’enrichissement ?

Certains parents pointent du doigt le fait que le Web dit social est façonné par des acteurs économiques qui sont là pour faire consommer dès le plus jeune âge les enfants… sans forcément de mission d’éducation ! Du coup, certains parents n’hésitent pas à assumer un monde « sans » smartphone afin d’aiguiller les enfants vers la lecture de livres et d’autres passe-temps perçus comme plus nobles.

Et vous ? Êtes-vous d’accord avec les arguments avancés par ces parents ? À quel âge pensez-vous que vous offrirez un téléphone à vos enfants ?


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